Même le partenariat signé entre la Tunisie et l’Union européenne est considéré par le président algérien comme un complot contre l’Algérie, avec la complicité du Maroc, lui aussi partenaire de l’Europe et lui aussi " quincaillier qui, en plus, lorgne sur les dinars des touristes algériens "...
L’Algérie a un problème avec la Libye, il est historique, le colonel Kadhafi trouve l’Algérie arrogante et, à la frontière, dans le Sahara, les limites entre les deux pays sont plutôt floues.
L’Algérie a un problème avec la Mauritanie, mais celui-là lui fait littéralement perdre contenance.
La Mauritanie, avec son armée symbolique, ose avoir une politique extérieure décidée à Nouakchott et tient au respect de sa souveraineté nationale malgré les sbires du Polisario qui infestent le nord de son territoire. Le ressentiment de l’Algérie contre le Maroc est la somme de tous les conflits inter maghrébins où est impliquée l’Algérie.
Autre tendance lourde, le temps de la diplomatie du bluff, du paraître, de l’invective et des pressions de couloirs est fini. Ces procédés sont périmés, mais M. Bouteflika n’en connaît pas d’autres, et sa conviction d’avoir des talents d’orateur capable de retourner une situation par " le choc des mots et le poids des paraboles " n’y changeront rien. Même les Algériens sont exténués par ses discours, et tout ce tapage ne réduit pas les maquis.
À entendre les récriminations du président Bouteflika contre le Maroc, on serait tenté de penser que le catalogue des litiges, réels ou supposés, est interminable et rédhibitoire pour la normalisation. En fait, tout est focalisé sur le Sahara marocain.
Bien sûr, nous refilons de la camelote aux populations algériennes frontalières, bien sûr l’Est du Maroc est un repaire de truands qui veulent la mort de l’Algérie par le crime, bien sûr, le Maroc abrite le GIA, le GSPC, les armes et les nourrit, bien sûr, nous sommes avides des dinars algériens, mais ce qui restera définitivement en travers de la gorge de M. Bouteflika et de ceux qui le patronnent, c’est que le Maroc est au Sahara.
Il est impossible de l’en déloger, et la communauté internationale n’a plus l’intention d’imposer un référendum au rabais, dans la région. Soit tous les Sahraouis votent, soit personne ne votera.
L’ONU, le Conseil de sécurité, la Russie, les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, l’Union européenne ne sont absolument pas prêts à prendre le risque de parrainer la naissance d’un monstre au sud du Maroc. Voilà ce dont ne se relèveront jamais Bouteflika et les généraux qui ont infligé la barbarie à l’Algérie.
L’aventure est finie, pour les séparatistes sommés par l’ONU de faire des propositions concrètes pour mettre un terme au conflit.
Le pouvoir algérien a perdu, il va lui falloir du temps pour s’en relever. Il faut espérer, au titre de l’arabo-islamisme, que les Algériens en auront bientôt fini avec les tueurs qui écument les villes et les campagnes.
Au bout du compte, c’est l’Histoire, la grande, qui a rendu son verdict sur deux régimes : " la monarchie féodale" et le socialisme beldi.
La première a donné l’une des premières démocraties du monde arabe. L’autre est une dictature militaire qui surnage dans une flaque de sang. On comprend que M. Bouteflika fasse grise mine.
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