vendredi 2 octobre 2009

Ni état, ni partis et ni peuple…



Pour comprendre tout le mécanisme qui a fait de l’Algérie une société disloquée et désormais ingérable, je conseil vivement la lecture de "l’Algérie retrouvée" de Maurice T. Maschimo (qui s’est jadis converti à l’Islam et avait pris la nationalité Algérienne durant les années d’Euphorie), voici ce qu’il dit :

L’état, dites-vous ? Des mots que, pendant des années, j'ai cru chargés de vérité et opposais, avec quelle conviction, quel enthousiasme ! a tous ceux qui niaient l’existence pré coloniale d’une nation algérienne. « nous nous sommes tous trompés, dit Dr Djillali, sociologue a l’universalité d’Oran. Il faut réhabiliter Ferhat Abbas….il avait tout compris ! ».

Ni peuple :

…L’Algérie, donne aujourd’hui, le spectacle d’une société cassée, brisée, en miettes, d’un corps disloqué, dont tous les membres se sont désarticulés et n’existent que pour eux-mêmes. En vain cherche-t-on, dans ce désordre social et incohérence des conduites, quelque chose comme un dénominateur commun, un trait d’union, une mémoire ou un projet. Mais en a-t-il jamais été autrement ? La société a t-elle jamais existé ailleurs que dans nos mythes ?

Ce qui apparaît comme un délabrement n’est-il pas l’état permanent de cet ensemble chaotique de régions, tribus, fractions de tribus qui n’ont jamais réussi à s’unir, a se fondre dans un tout, a former une nation ?…« La vérité qui a éclaté à la faveur de la crise, écrit Nourredine Boukrouh dans son livre décapant, c’est que les Algériens avaient en fait peu de choses en commun.

Ils n’étaient pas habitués à vivre ensemble, a vouloir la même chose, a rêver de concert. Pendant trop longtemps, pendant trop de siècles, ils ont vécu les uns a coté des autres, sans communication permanente entre eux, sans imbrication de leurs intérêts mutuels, sans association de leurs énergies, sans système politique et institutionnel issu de leur volonté, sans activités économiques et sociales ».

Ni état :

...Si l’on entend par état une institution qui gère la société, met en œuvre une politique et impose son autorité, il n’y a pas d’état en Algérie. Il n’y a que des clans. Sans envergure, sans aucun souci de l’intérêt national, sans projet. Des clans qui n’ont qu’une obsession : garder le pouvoir, y placer leur famille, leurs amis, leurs larbins, ou y parvenir, le « nettoyer » et, a leur tour, nommer leurs fidèles aux postes clés et piller les richesses du pays.

Ni partis :

...Si l’on entend par parti une formation politique qui défend les intérêts d’un groupe social, il n’y a pas de partis en Algérie. Il n’y a que des appareils a fabriquer des aspirants dirigeants. A les propulser vers le pouvoir. Ou, a tout le moins, a les en rapprocher. Avec l ‘espoir d’en obtenir quelques miettes : un ministère, une wilaya, une direction. Ou ils parviennent, ils reproduisent, a leur échelle, les mœurs du sommet. Distribution de postes a la parentèle et a la clientèle, de faveurs aux proches de la clientèle et de la parentèle, et mise en coupe réglée du secteur conquis.

Etrange pays : sans état, sans partis et sans peuple…Oui, Ferhat Abbas avait tout compris ! il n’y a qu’un autre état arabe similaire a l'Algérie, qui fut artificiellement créé par un cartographe dans les sous-sols du Quai d'Orsay, c’est l’Irak. Et dés qu’on y a expérimenté avec la démocratie comme Chadli tenta de le faire en 88, ........  toucha le ventilateur big time.

Écrit, par Sidhoum

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