Depuis plusieurs semaines, des tractations discrètes entre des membres de la direction du Front Polisario se seraient tenues aux Canaries afin de déterminer la faisabilité d’un changement de leadership au sein du mouvement de guérilla.
Réunis dans une villa cossue de Lanzarote, plusieurs dirigeants « historiques » du Front, dans une alliance inédite avec les nouveaux visages du mouvement, sont tentés de remplacer le leader vieillissant, estimant qu’il n’est plus « représentatif » du mouvement actuel et que ses idées sont « dépassées ». Qui plus est, le fait que Mohammed Abdelaziz tente depuis près d’un an de positionner son épouse Khadija Hamdi comme dauphin potentiel a crispé un certain nombre de responsables du Front, qui y voient un affront pour les successeurs « légitimes ».
En réalité, le cœur du problème se situerait au niveau de la gestion de la relation avec Alger, les pressions de cette dernière se faisant de plus en plus dures à supporter dans un contexte global ou la proposition d’autonomie marocaine gagne de plus en plus de soutiens au sein de la communauté internationale et où un revirement espagnol ou français se fait de moins en moins probable.
En effet, certain dirigeants du Front, notamment parmi les plus jeunes, ne seraient pas contre l’idée d’explorer avec les marocains les possibilités d’amender le plan d’autonomie proposé par Rabat et d’y ajouter certains aménagements qui garantiraient à la direction du front des postes de responsabilité dans le futur gouvernement autonome sahraoui.
Le niet opposé par Alger à toute tentative d’aménagement du plan d’autonomie marocain aurait eu pour effet de plonger toute une frange de la direction du front dans une perplexité profonde : que faire pour sortir de l’impasse ?
Écrit par Khalid Ibrahim Khaled
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire